La fin des Bisounours / the Threesome is going wild

On connaît toutes et tous la chanson : "les histoires d'amour finissent mal... En général...". Se vérifierait-elle une nouvelle fois ? Sans doute. Quelques phrases par ci par là en public depuis fin 2011 entre Rafael Nadal et Roger Federer laissent à penser que les deux gentlemen ont déterré la hache de guerre. Evidemment de manière très polie. Mais quand même le changement est palpable entre ces deux illustres rivaux qui étaient jusque-là tenants du "je t'adore moi aussi ; je te respecte, je te vénère ". Commencée dans les coulisses sur fond d'élection du nouveau CEO de l'ATP, la lutte d'influence des deux stars est apparue en public depuis le début 2012. Comment oublier Melbourne ?! Alors que Nadal dit en avoir marre de passer pour le grognon de service au sujet du calendrier et qu'il ne veut plus en parler, il finit par lâcher aux confrères espagnols combien il en a aussi ras le bol que Federer ne dise jamais rien afin de garder le beau rôle. Scud historique de la part d'un joueur qui n'a jamais eu que des compliments à faire à son grand rival de cinq ans son aîné. Certains diront : "enfin", tant le côté bisounours de leur relation pouvait agacer, encore plus quand repris par le marketing de l'ATP et des tournois qui ne savaient plus quoi faire pour nous vendre le meilleur duo de l'histoire : marcher sur l'eau, un match aux chandelles, etc...

There's a well-known french song going "love stories generally end bad" and it may be what's happening now on the ATP Tour. Some sentences here and there between Rafael Nadal and Roger Federer let think that those gentlemen have started a - gentlemen - fight. The change, which of course stays very polite, is real. It has started backstage at the end of 2011 with the battle for the election of the new CEO, and is now out in public since the start of 2012. The days of the "I love you, I adore you" seem over. How to forget Melbourne ?! For the first time Nadal went mad in public at Federer about how he was fed up to always see him saying nothing on the calendar issue in order to remain the gentleman. Federer, surprised, took the blow without wanting to get too much into it. But this Rafa scud was history cause the Spaniard has never found anything but great stuff to say on Federer. To the point it could even have become annoying for some and increased by how marketed it was by ATP and tournaments with both playing on water, or with candles, etc...

Terminé le Gentlemen Agreement, Bienvenue au Gentlemen Disagreement / the Gentlemen Agreement is over, welcome to the Gentlemen Disagreement

Federer en Australie avait pris le coup sans le voir venir. Sous le choc, il l'avait écarté de la main sans vouloir en rajouter. S'il est habitué depuis longtemps à échanger quelques coups par médias interposés avec Novak Djokovic, se retrouver mis en cause en public par Nadal est une nouveauté. Indian Wells laisse à penser qu'il a digéré et préparé la riposte. Comment expliquer sinon qu'après huit ans de vie commune avec Nadal (première victoire de Nadal sur Federer à Miami en 2004), qui a toujours été lent sur le court, Federer se plaigne soudain devant la presse au début du tournoi de ces joueurs qui prennent trop de temps sans être punis et cite Nadal ? Il lui a fallu huit ans pour s'en rendre compte ? Sans oublier qu'il commence également son petit lobbying sur la vitesse des courts. Trop lents selon lui à Indian Wells. Des courts lents qui ne l'ont pas empêché d'infliger une correction à Del Potro que la surface aurait dû aider. Soit. Nadal, lui, n'est pas dupe. On lit ainsi cette petite phrase balancée, avec le sourire évidemment, après sa bataille contre Nalbandian, quand on lui parle de la vitesse des courts : "Peut-être qu'ils seront plus rapides l'année prochaine si Roger le dit non ? Et j'ai déjà eu cette semaine beaucoup d'avertissements pour dépassement de temps..." sous-entendu : Roger se plaint de ma lenteur, conséquence je me fais sanctionner. Sous-entendu aussi : tout ce que Roger dit, vrai ou faux, est appliqué à la lettre.

So Federer in Australia took the shock. He's used since a long time to exchange some verbal battles via pressers with Novak Djokovic, but being called out in public by Nadal is a huge news. Indian Wells makes me think that the news has been sinking in and that the revenge is on the way. How to explain, if not by revenge, that after 8 years of common life with Nadal, Federer is suddenly complaining about how slow some players are on court without being punished and naming Nadal ? It took him 8 years (first win of Nadal vs Federer in Miami 2004) to get it ? Not to forget the lobbying started over the too slow courts like here in Indian Wells. Slow courts where he dismantled Juan Martin Del Potro whereas it should have helped Del Po. Ok. But Nadal doesn't buy it. So we read this sentence thrown during his last presser, with a smile of course when asked after his battle against Nalbandian about the pace of the courts : "Maybe they'll be faster next year if Roger says so. I've already received lots of time violation warning this week..." : reading between the lines : Roger complains about how slow I am and I got punished ; whatever Roger says, right or wrong, is taken as a law.

Evidemment ça n'atteint pas les sommets d'antipathie entre certains joueurs de caractère des générations précédentes. Mais il n'en reste pas moins qu'il s'agit bien d'un tournant car ces deux-là ne s'étaient jamais attaqués en public. On se doute qu'ils répondront encore qu'ils n'ont que du respect et des bons sentiments l'un envers l'autre et que tout ça est une histoire de journalistes. On ne doute pas du respect, en revanche les bons sentiments semblent en avoir pris un coup. Est-une coïncidence que tout cela sorte au moment où leur hégémonie a été piétinée par Novak Djokjovic ? Non. Vous savez aussi ce qu'on dit des ménages à trois... Le Serbe est aussi lent que Nadal sur les courts et il aurait quasiment dû être la première victime de Federer sur le sujet étant donné leurs relations peu chaleureuses (ceux qui ne le croient pas sont autorisés à, entre autres, aller lire les déclarations de Federer après la demie perdue à l'US Open. Ils sont aussi autorisés à remonter l'historique, il y a de quoi faire) Mais le Djoker est n°1 mondial, en pleine confiance et ce n'était peut-être pas la meilleure configuration pour déclencher la guerre. Et puis ce n'est pas le Djoker mais Nadal qui a à Melbourne remis en cause Federer. La revanche étant un plat qui se mange froid... D'ailleurs, ''Nole'' n'a pas vu, lui, ses avertissements pour "lenteur" augmenter...

Of course it hasn't reached the level of "violence" of some court enemies in the past. But it remains a new face of the history of this duet because never before they would have jumped on each other in public. Of course, they'll answer that everything is fine between them, that they have only respect and good feelings toward each other and that it's all a journalist fiction. We do not doubt the respect, but the good feelings seem to have taken some shots. Is it a coincidence if all of this happens when their domination has been destroyed by Novak Djokovic ? No. You also all know what is said about the threesome... The Serbian is as slow as Nadal on court and he should have even been the first victim of Federer due to their difficult relationship (anyone denying it is allowed to read presser of Federer after last US Open, and to search all their past history ;)). But the Djoker is now n°1 in the world and in full confidence : not the best timing to go start a war against him. Mostly, it's Nadal and not Djokovic who attacked Federer in Melbourne and in public. Revenge is a dish that one eats cold... And it doesn't seem that Nole saw his time violation warnings raising in Indian Wells...

Nadal-Federer, la crise des 8 ans : causée par le ménage à trois avec Djokovic? / Nadal-Federer, the 8 years crisis : caused by Djokovic turning the couple into a threesome ?

C'est pourtant Djokovic qui a mis la pagaille dans le couple Nadal - Federer. Ces deux-là ont été habitués à ce que tout passe par eux, les titres comme l'influence. Et soudain voilà Djokovic, menace jusque-là tenue à distance, qui commet le crime de lèse-majestés. Sans s'excuser, avec aplomb et de manière répétée. Nadal en a pris un coup sur la confiance en 2011, alors que Federer regardait ça un peu de loin en se disant aussi que ça arrangeait ses affaires puisque du coup Rafa restait à bonne distance de ses 16 GC. Oui mais voilà, Djokovic n'a pas suffisamment éteint Nadal pour que Federer en profite. A Roland-Garros et à Melbourne, il s'est de nouveau cassé les dents sur l'Espagnol : c'est bien lui son principal problème. Djokovic lui en pose aussi mais il n'est pas un poison pour son jeu et sa tête comme le gaucher de Manacor. Et ce gaucher de Manacor a vu sa patience et sa gentillesse naturelle sérieusement touchées par les échecs à répétition contre le Serbe. Du coup, des deux côtés, les défauts tolérés (la lenteur de Nadal et l'attitude princière de Federer) sont devenus des chiffons rouges agités sous les yeux des bêtes blessés. Voilà ce ménage à trois dans la situation suivante : Nadal et Djokovic sont passés de l'amitié à la froideur en l'espace d'un an, Djokovic et Federer contrôlent plus ou moins bien leur antipathie l'un pour l'autre avec quelques rechutes ici et là, tandis que Nadal et Federer sont dans leur crise des 8 ans. Derrière, Murray attend. Très proche de Nadal et Djokovic, il l'était beaucoup moins de Federer, qu'il n'avait pas raté notamment au Masters 2008. Et puis à Dubaï, il s'est transformé en admirateur du Suisse après leur finale. Mais qu'il ne se fasse aucune illusion, quand il sera entré dans la cour de ces très grands, il devra lui aussi savoir prendre les coups. Son pote Djokovic a mis une telle pagaille dans la hiérarchie que désormais tous les coups - de gentlemen - semblent permis. Quelque part, on s'en réjouit. "Bisounours Land" avait assez vécu. La rivalité Nadal - Federer, tournée au sens unique quasiment en Grand Chelem et à la guimauve hors des courts, avait bien besoin d'une petite décharge. Le Djoker a servi de détonateur. Et 2012 promet toujours autant.

It is Djokovic who turns the Nadal - Federer couple into a mess indeed. Those two were used that everything was revolving around them, the titles and the influence. But suddenly, here comes Djokovic, who was until then dangerous but manageable, and the Serbian is crushing them both boldly and repeatedly, without saying sorry. Nadal's confidence was crushed in 2011, while Federer was watching it a bit from far away, maybe thinking this was turning good for his 16 GS record. Yes, but Djokovic didn't put the shadow enough on Nadal to help Federer. At the French Open or in Melbourne, it's still Nadal who spoiled his party. Nadal, who remains his main obstacle. Djokovic is also an issue to him but he's not a poison to his game and mind as Rafa is. And The Mighty Lefty has been seeing his patience and natural kindness seriously tested by Djokovic. So now for both of them all the flaws that were until now tolerated (Rafa being slow and Federer being sometimes cocky) have ended as a red flag under hurt beasts eyes. So here is now the situation of this famous threesome : Nadal and Djokovic went from friendship to coldness in one year, Djokovic and Federer are controlling more or less their dislike of each other with some relapses from time to time, whereas Nadal and Federer are entering their 8 years crisis. Behind, Murray is waiting. Very close friend of Nadal and Djokovic, he wasn't really fond of Federer in the past, like it showed at the Masters 2008. But recently after losing the Dubai final, he turned into a fanboy. But he shouldn't be fooled : once he will really enter this Top Champs world, he will have to learn how to take the shots. His buddy Djokovic has put such a mess in the eights of the Tour that all the - gentlemen - shots now seem to be allowed. Which is kind of good news because the "Teddy bear Land" has lived long enough. The Nadal - Federer rivalry, basically one-sided in Grand Slams and turned into sugar off court was in need of a shock. Djokovic has been the trigger. And now 2012 still looks very entertaining.